L'état des lieux va donc servir, selon le cas, soit au
locataire à justifier qu'il rend le logement en bon état d'entretien, soit, au
contraire au propriétaire à justifier du mauvais état du logement. Pour justifier de l'état du logement
loué à l'entrée dans les lieux comme à la sortie du locataire, des états des lieux sont établis par le
bailleur et le locataire. Ils devraient, au cours de l'année 2016, être établis
selon des modèles-types. ![]() Le locataire doit prendre à sa charge l'entretien courant
du logement, des équipements mentionnés au contrat, les menues réparations
ainsi que l'ensemble des réparations locatives (par exemple : le graissage
des serrures et des gonds, les menus raccords de peinture ou de tapisserie, le
remplacement des joints des robinets et des canalisations d'eau, le nettoyage des
dépôts de calcaire, le remplacement des flexibles de douches si besoin...). La
liste de ces réparations est fixée par le décret n°
87-712 du 26 août 1987. Cette liste est indicative mais pas limitative. Le locataire doit par ailleurs réparer les dégâts qu'il
aurait causés, comme des trous de cigarette dans la moquette, un papier peint
arraché, une vitre cassée... Si le logement est équipé d'une chaudière individuelle
alimentée par des combustibles gazeux, liquides ou solides (gaz, fioul, bois,
granulés, charbon, etc.) le locataire doit faire faire un contrôle et un
entretien annuels par un professionnel qualifié. Un état des lieux de sortie pour justifier des dégradations C'est en comparant l'état des lieux d'entrée avec celui de
sortie que le bailleur peut mettre en évidence les éventuelles dégradations
dont la réparation incomberait au locataire. Si le locataire a entretenu le
logement et procédé aux réparations courantes pendant qu'il était locataire,
l'état des lieux de sortie doit lui permettre de démontrer qu'il l'a rendu en
bon état d'entretien et de réparations. Les dégradations imputables à la vétusté, c'est-à-dire à
l'usure normale du temps, sont à la charge du bailleur. Un logement est loué avec des
peintures refaites à neuf. Le locataire y reste huit ans. A son départ, la
remise à neuf des peintures normalement "usées" par le temps est à la
charge exclusive du propriétaire. Attention, sans état des lieux de sortie contradictoire,
c'est-à-dire signé par le propriétaire et le locataire, ou établi par un
huissier, aucune retenue n'est possible sur le dépôt de garantie. Des factures ou devis pour justifier du montant des travauxUne fois les dégradations inscrites sur l'état des lieux
de sortie, le bailleur va procéder à leur réparation. Pour pouvoir retenir une
somme sur le dépôt de garantie, il doit pouvoir justifier du montant par la
production d'un devis ou d'une facture, soit de l'artisan ayant réalisé les
travaux, soit des matériaux qu'il a lui-même utilisés pour la remise en état. Devis ou facture ? ![]() Cette question fait toujours débat et les décisions de
justice sont mitigées sur ce point. Cependant, une réponse ministérielle datant
de 2010 précise que "la loi ne prévoit pas que le bailleur doit être en
mesure de produire des factures pour justifier la réalisation des travaux".
Pour éviter les discussions, et si le
propriétaire est en mesure de le faire, il lui est conseillé de produire une
facture, mais le locataire ne peut cependant pas le lui imposer. ![]() Oui s'il s'agit d'une réparation ou de l'entretien d'un
équipement que le locataire aurait négligé de faire. Non s'il faut remplacer
l'élément dégradé (moquettes, papiers peints, robinet, par exemple) car le propriétaire ne peut facturer
au locataire une valeur à neuf. Il doit appliquer un abattement pour tenir
compte de la vétusté, c'est-à-dire de l'ancienneté de l'élément en question. Or
il n'existe pas encore de "grille de vétusté" légale, et l'on doit se
référer aux usages en la matière. Cette prise en compte de la vétusté est donc
aléatoire et engendre souvent des discussions entre bailleur et locataire. ![]() Dans l'attente de cette grille de vétusté, à titre
indicatif, il a été estimé que : ·
la durée de vie des peintures et
tapisseries est d'environ dix ans ; ·
la durée de vie des moquettes est
d'environ sept ans ; ·
la durée de vie des éléments
d'équipement (plaques chauffantes par exemple) est d'environ cinq ans. C'est une appréciation qui reste très subjective. Et la
première étape consiste à faire apparaître clairement sur l'état des lieux de
sortie que le logement a été rendu très sale. Ensuite, le bailleur doit faire
appel à un professionnel pour faire le ménage, puisqu'il lui faut une facture.
Par conséquent, si le bailleur décide de retrousser ses manches et s'en occuper
lui-même, il ne pourra retenir que... les produits ménagers et non le temps
passé ! |